Nom: Maybel
Âge: 23 ans
Royaume Natal: Shola
Race: Mi-Elfe, Mi-Fée
Fonction: Sorcière à la solde de l'Empire (Si possible)
Logis: Forteresse impériale
Description Physique: De longs cheveux d'un roux éclatant descendent en voluptueuses cascades bouclées jusqu'à ses hanches, encadrant un joli visage aux airs d'innocente – ou d'insolente - demoiselle. D'une pâleur extrême, ce dernier semble figé dans une jeunesse éternelle, froide et quelque peu morbide. Ce visage à l'aspect encore juvénile possède des traits séraphiques, et son contour est légèrement et agréablement arrondis. D'une blancheur d'ivoire, il est d'une pâleur fantomatique qui contraste cruellement avec la crinière de feu de la sulfureuse créature. Ses lèvres sont d'un rouge profond qui vient accentuer la pâleur lunaire de la pigmentation de sa peau et lui confèrent un air provocateur dont elle ne se lasse pas. Selon certains, la belle les tremperait dans le sang de ses victimes afin de garder cette couleur sur sa jolie bouche en forme de cœur, qui donne immanquablement à son minois un charme exquis et énigmatique. Ses paupières sont recouvertes d’un lourd fardage qui accentue son regard aux reflets hypnotisant. Ses iris rappellent la couleur des arbres des forêts sylvestres, donnant à son regard une profondeur inhabituelle et vertigineuse. Teintés d’un voile de mystère, de froideur et de sensualité, ils lui confèrent un air des plus séduisants et surnaturels. Ses traits, bien définît et délicats, donne une certaine sérénité à son visage jeune et séducteur, sur lequel s'affiche de temps à autre, un sourire flamboyant, à la hauteur de sa personnalité. Néanmoins, ce sont les yeux de la vile créature qui captent le plus l'attention. Un éclat cruellement séducteur, irréel, un peu fou, même, les transpercent. Son nez fin ainsi que sa bouche sont parfaitement découpés. En tout temps, un petit air supérieur et quelque peu enjôleur est affiché sur son visage, tandis que son déhanchement exagéré lui confère des airs de courtisane insouciante. Néanmoins, ne vous y méprenez point, car les apparences sont parfois bien trompeuses. Certes, la belle adore aguicher quiconque pourrait s'avérer utile dans son cheminement, mais elle n'en demeure pas moins inaccessible pour tout ceux qu'elle juge inférieurs à elle, en l'occurrence, la plupart des gens... Par ailleurs, cette façade ne fait que camoufler l'esprit calculateur et vif de la sombre créature. Du haut de son mètre 73, la belle est mince et élancée, tel qu'en témoigne sa silhouette à l'aspect diaphane. La fragilité dont elle fait preuve ainsi que sa délicatesse se confondent cruellement avec la force qu’elle cache. Par ailleurs, ses origines elfiques viennent accentuer la grâce princière dont elle fait preuve en toute situation. Habituellement vêtue de bustiers aux teintes rouges et de jupes aux voiles dégradés et diaphanes, elle ne manque pas d'attirer l'attention. Une longue cape à capuchon d'un rouge flamboyant ainsi que de grosses bottes noires complète le tout.
Caractéristique: Monstre serait le qualificatif utilisé par plusieurs pour décrire la jeune femme au coeur assombri et meurtri par des années d'horreur et de souffrances. Un monstre sournois, un serpent au venin mortel. Doté d'une cruauté et d'un sadisme évident, la créature n'a, à priori, rien d'un être rationnel et normal. Violentée, tourmentée et victime de nombreuses injustices depuis le début de son existence, la belle a gardé les séquelles des traitements dont les souffrances l'ont profondément marquée. Plutôt expressive, elle sait se faire entendre lorsque cela est nécessaire et tient énormément à sa place au sein de l'Empire Noir. Bien qu'elle ne soit guère une guerrière dans l'âme, la sombre créature est passée maître dans l'art de la séduction et de la fourberie. Sa silhouette à l'aspect fragile lui sert de façade afin de gagner la confiance d'autrui. Dotée d'une déviance évidente, May préfère de loin torturer ses victimes alors que celles-ci sont sous son emprise, faibles et impuissantes plutôt que de s'attaquer à elles lorsqu'elles sont en plein contrôle de leur force. Être vil et mesquin, la belle est une rose aux épines pointues sur lesquelles de nombreux ignorants se sont piqués. Belle, douce, attirante, telle la plus empoisonnée des fleurs. Tel est Maybel. Une rose noire. Une femme au coeur pourri par une existence emplie de douleurs, de rancune et de vengeance plus que désirée. Autrement, elle est une jeune femme tout à fait saine d'esprit. En effet, elle ne torture que ceux qui mérite cette attention de sa part. Sournoise, elle sait où planter l'aiguille pour faire mal. Légère, fluide, elle n'appartient à personne et se joue de tous ceux qui osent s'approcher de trop près et qui ne lui sont d'aucune utilité.
Qualités / Défauts: Maybel est une femme rusée, intelligente qui sait se jouer de ses ennemis ou de ceux qui peuvent s'avérer profitables pour elle. Manipulatrice hors pair, elle réussi à berner n'importe qui quant à ses attentions malsaines. La créature est un monstre, une créature ignoble assoiffée de sang et de souffrance. Ses points forts se situent dans son grand sang froid, sa capacité a torturer, à se jouer des autres. Excellente bluffeuse, Maybel sait habilement cacher son côté sombre par une façade fragile, délicate et attirante, telle la plus empoisonnée des fleurs. May est une créature profondément perturbée. Elle a tendance à s'emporter pour un rien avec ceux qu'elle considère inférieurs, ce qui ne lui est pas toujours profitable. Aucunement douée en ce qui a trait aux combats rapprochés, elle est incapable de lever une épée et ne fonctionne que sous l'adrénaline lorsqu'elle est confrontée à se défendre de cette façon. Alors, ce n'est plus sa raison qui mène, mais bien ses émotions, si néfastes peuvent-elle être. Par ailleurs, depuis son enfance, sa santé est très fragile. On lui a si souvent fait ingurgiter de remèdes contre ses différents malaises qu'elle a développé une dépendance à ceux-ci. Il lui arrive donc, à l'occasion, de faire quelques crises d'hystérie pour obtenir ces dits remèdes. Au fil des ans, Maybel est devenu un individu sournois au coeur sombre, pour qui le pardon n'est pas chose facile. Elle adore torturer ses victimes, tant au niveau mental que physique. Elle aime voir la peur dans les yeux de ses victimes, ainsi que le pouvoir que lui procure ses talents de séductrice. Par ailleurs, elle apprécie l'idée de paraître vulnérable et sans défenses, bien que ce ne soit aucunement le cas, autre particularité de sa déviance évidente en matière de goût ou de logique humaine. Satirique, méprisante et quelque peu désagréable avec ceux qu'elle juge inintéressants, la sombre créature n'affectionne pas l'idée qu'on tente de lui imposer quelque chose, sauf si l'ordre vient de ses supérieurs. Quelque peu intransigeante, elle est rancunière et facile à contrarier. Par ailleurs, elle déteste les combats au corps à corps dans lesquels elle est impliquée, car elle n'y possède aucun talent, malgré toute la bonne volonté – si tel est le terme approprié – qu'elle a pu y mettre.
Objectif qu'il souhaite atteindre: À venir
Pouvoirs:
- Télékinésie
- Télépathie
- Lévitation
- Bouclier d'énergie
- Rayons destructeurs
- Contrôle du vent: Elle ne fait qu'un avec cet élément. Reflet de son âme et de ses émotions, il est son plus fidèle serviteur.
- Animorphe: Elle a la capacité de se transformer en serpent. Les écailles de ce derniers sont d'un vert foncé pailleté d'or. Ce pouvoir lui requiert énormément d'énergie et elle ne peut l'utiliser très longtemps.
Signes Particuliers: La santé de la ténébreuse créature est extrêmement fragile
Équipement: Elle ne possède qu'un poignard, qu'elle camoufle sous ses jupons, dans un fourreau attaché à sa cuisse droite.
Cheval: Aucun
Histoire: Au royaume de Shola, il y a 8 ans
Un vent froid sifflait sur les plaines enneigées du pays de désespoir blanc, telle une morbide complainte déchirante au coeur de la nuit. Témoin solitaire, il ne semblait siffler que pour elle. Que pour la belle, avec qui il avait un lien étroit. Un lien que personne ne pourrait jamais briser. Une lune rougeâtre transperçait le ciel d'encre de toute sa prestance meurtrière. L'astre nocturne était bien haut dans le ciel, prétentieux, imposant, au dessus du royaume de Shola, au dessus de la chaumière où reposait une adolescente à bout de force, tremblante et brulante de fièvre. Elle n'était âgée que de quinze ans à l'époque.
- C'est un mauvais présage, avait soudainement murmurer la vieille femme pour elle même plus que pour la jeune Maybel qui n'avait plus la force de parler.
Elle tenait la main moite de cette demoiselle, qui, en proie à une fièvre importante depuis plusieurs jours, semblait perdre de plus en plus de force. Le visage de la vieille elfe qui se tenait près de Maybel dardait son regard vif l'astre nocturne qui se découpait, telle une tache de sang sur les ténèbres de la nuit. Ces dernières, transpercées par quelques étoiles, semblaient scintiller comme des lucioles lumineuses suspendues au firmament.
- Maybel, mon petit ange, ils arrivent... nous allons te guérir, ma princesse...
Pour toute réponse, la belle ne fit qu'entrouvrir les yeux et une toux creuse sembla lui déchirer les poumons. Prononcer un seul mot était devenu si éprouvant qu'elle s'était résignée, depuis trois jours, qu'à se contenter de hocher légèrement la tête en signe d'assentiment ou non. Inquiet pour la santé fragile de sa petite fille, son grand-père avait fait quérir un guérisseur d'un royaume voisin puisque les quelques rares se trouvant à Shola n'avaient point réussi à soulager ses maux. Quelques instants plus tard, la porte de la chaumière s'ouvrit sur deux larges et hautes silhouettes qui entraînèrent avec eux une rafale de vent et une multitude de petit flocons. Le vent vint tourbillonner autour de l'enfant, qui semblait posséder un lien étroit avec cet élément depuis sa naissance. Elle darda son regard d'émeraude sur son grand-père et sur l'homme qui lui emboîtait le pas. Vieux, l'air sévère et quelque peu hautin, ce dernier se dirigea vers la jeune fille, avec sous le bras une multitude de petits flacons. Il se nommait Raahgan. Sous son titre de guérisseur, l'homme se chargeait en fait d'enlever des enfants à leur famille et les vendre à titre d'esclave ou autre à ceux qui lui offraient le meilleur prix. Il observa Maybel un instant, puis lui agrippa un bras avant d'y faire une entaille, ce qui fit hurler la jeune fille, effrayée par ce geste. Il observa le sang couler, l'air de rien, avant de mentionner que celui-ci était trop clair. Le front de la belle était brûlant et elle perdait de plus en plus d'énergie. Si personne ne trouvait un remède à cette fièvre interminable, elle y laisserait la vie... L'homme qui se trouvait devant elle et qui s'occupait de son cas le savait très bien. Aussi, il userait de son faux titre de guérisseur afin d'en tirer avantage. Ces pauvres vieillards tenaient énormément à leur petite fille, alors âgée de quinze ans. Jamais ils ne la laisserait mourir, quel qu'en soit le prix à payer. L'arnaqueur eu un sourire mauvais, qu'il repoussa d'une quinte de toux.
- Sauver la vie de cette petite perle ne sera pas tâche facile, murmura l'homme au grand-père de Maybel. Et puisque vous résidez à Shola, là où survivre, surtout en étant malade, est excessivement difficile, la demoiselle devra probablement changer de royaume, du moins pour un certain temps. Certes, un autre guérisseur vous chargerait sans doute une somme exorbitante, mais puisque je suis un homme honnête et que je tiens à sauver cette charmante et exquise demoiselle, je vous propose donc un marché...
À demi consciente de ce qui se tramait autour d'elle, trop faible pour exprimer un quelconque point de vue, Maybel sombrait peu à peu dans une dangereuse inconscience, sans se douter qu'elle ne reverrait plus jamais ceux qui avaient pris soin d'elle depuis la mort de ses parents. Effrayés quant aux propos de celui qui se disait guérisseur, les deux vieillards acquiescèrent à regret, désirant sauver la vie de leur petite fille. Ils offrirent donc les quelques rares économies qu'ils avaient au supposé guérisseur en échange de la vie de l'adolescente. À l'extérieur de la chaumière, une charrette tirée par des chevaux avec un homme et une femme à l'air piteux à son bord, trônait fièrement sur la neige. Raahgan refusa poliment que les deux vieillards les accompagnent, prétextant que cela n'était pas utile et risquait de nuire à la guérison de l'enfant. Ils recevraient une missive dès que la petite irait mieux. À regret, inquiets et profondément tristes, les grands-parents de Maybel regardèrent leur seule petite fille s'éloigner. La vieille dame leva à nouveau les yeux vers l'astre nocturne, qui prenait une teinte de plus en plus rougeâtre. Les Dieux avaient-ils réservé un destin particulier pour leur petite princesse? Elle n'en su jamais quoi que ce soit, puisque quelques jours à peine après le départ de Maybel, l'homme qui s'était trouvé dans la charrette revint assassiner froidement les deux vieillards, sous l'ordre de Raahgan.
Quelques mois plus tard, dans un petit village de Diamant:
Bien que sa fièvre se soit estompée, la santé de Maybel demeurait fragile, ce qui la rendait vulnérable aux variations de températures, aux exercices trop forçant et même à la présence des autres individus qu'elle côtoyait. Elle avait quitté Shola pour se retrouver ici, dans une chaumière étrange, grande et hostile, dans les bois au nord du royaume de Diamant. L'homme qui l'avait amenée ici semblait être le meneur de ceux qu'elle côtoyait. Plusieurs enfants se trouvaient également au même endroit, mais c'était elle qui était la plus âgée des jeunes filles. Tous étaient supposément amenés ici en raison de problèmes de santé. Pourtant, ce sont des corvées et des travaux forcés que ces enfants faisaient. Certains étaient là depuis plus d'un an et jamais ils n'avaient revu leur famille. De temps à autres, certains disparaissaient, changeaient de royaume et jamais plus on ne les revoyaient. Peu à peu, les soupçons de chacun en ce qui avait trait au véritable rôle du supposé guérisseur firent surface dans la tête des enfants encore insouciants.
Néanmoins, l'insouciance quitta rapidement l'esprit tourmentée de la belle lorsqu'on la sépara définitivement des autres détenus, dont elle était l'aînée. Fragile petite fleur délicate, la demoiselle fut contrainte à demeurer cloîtrée à l'intérieur pendant plus de cinq jours avant de vivre, pour la première fois de sa courte existence, la véritable horreur. Crue et violente. Gratuite. Celle qui, de manière sournoise, déciderait de son destin.
Elle n'avait pas prononcé un mot depuis que Raahgan s'était posté devant elle, sa barbe mal taillée et ses yeux d'un bleu vitreux la déshabillant du regard. En fait, en elle sommeillait une telle colère, qu'une simple parole de sa part aurait pu causer un cataclysme. Ses iris verts fixaient sans vraiment les voir les lattes pourries du plancher tandis que l'autre lui parlait. Ses mots lui semblaient éloignées, dépourvues de sens... pourtant, en son fort intérieur, ils en avaient bien un: la mort. Sa mort. Sur ses poignets apparaissaient des marques rougeâtres des mauvais traitements qu'on lui avait infligés. Que Raaghan lui avait infligé.
- Si tu acceptes, ma belle, tu éviteras de te retrouver dans le même trou que les autres idiotes qui t'ont précédée! siffla-t-il entre ses dents en guise de conclusion.
En somme, il demandait sa main, si l'on pouvait croire qu'un tel minable ose demander la main d'une si jolie créature. La jeune femme porta son attention sur l'arnaqueur, sa tignasse rousse lui retombant mollement de chaque côté du visage. En hochant la tête, elle refusa sa demande, ce qui eut pour effet d'enrager l'homme au plus haut point. C'est de force qu'il prit la belle en l'empêchant de hurler, plaquant une paume contre sa bouche. Si elle ne pouvait hurler sa terreur et sa colère, le vent, à l'extérieur, le faisait à sa place. Un véritable ouragan se déchaînait sur les environs tandis qu'horrifiée, la jeune fille vivait un véritable calvaire, sous le poids de son assaillant. Dès lors, elle se promit qu'elle ne laisserait plus jamais personne s'en prendre à elle. Elle mènerait le jeu. Ce serait à elle de décider. Et Raaghan allait en payer le prix fort. Lorsqu'il la libéra enfin, un sourire narquois aux lèvres, Maybel se decida enfin à parler. Néanmoins, si son physique ne laissait en rien voir toute la force qu'elle cachait, ses yeux eux, exprimait le contraire. Tout comme le sourire dément qui s'étira sur ses lèvres.
- Lorsque tu seras mort, je veillerai personnellement à ce que les charognards se partagent ta chair fétide d'homme minable! Avait sifflé la belle, avant d'encaisser une claque en plein visage.
L'homme tenta de l'étrangler, mais faute de pouvoir s'en prendre directement à lui, elle lui cracha en plein visage. Puis, de manière incontrôlable, elle plaça sa paume devant son visage et envoya un rayon ardant à la figure de l'autre. Hurlant de douleur, il s'éloigna, enragé mais effrayé par ce qui venait de lui arriver. Le soir même, alors qu'il s'était endormi, telle une baleine échouée dans son lit crasseux dans lequel il lui avait imposé de dormir, la belle s'était glissée en douce en dehors des couvertures et était allée chercher le poignard qui trônait fièrement sur la table de bois. Elle tenait entre ses mains délicates l'arme qui conduirait le monstre qui avait osé s'en prendre à elle dans son tombeau lorsque l'homme l'agrippa fermement par les épaules avant de lui serrer brutalement la gorge de ses mains calleuses. Ainsi donc, il l'avait entendue... il la retourna violemment face à lui, n'ayant pas vu l'arme qu'elle tenait toujours fermement dans sa paume droite.
- Depuis quand as-tu le droit de te lever la nuit, Sorcière? Où comptais-tu aller? Cracha l'homme d'une voix forte.
Maybel garda les yeux rivés dans ceux de l'homme, malgré la peur et la douleur. Non, elle ne le laisserait certainement pas l'intimider.
- La «sorcière» s'en allait creuser ta tombe, laissa-t-elle tomber.
D'un mouvement brusque, mais agile, elle resserra l'arme et l'enfonça profondément dans la poitrine de l'homme qui hurla de douleur alors que le sang coulait à flot de la blessure béante. Il repoussa violemment la jeune femme qui extirpa l'arme au même moment et recula, chancelant. Maybel repris son souffle alors qu'elle fixait l'autre d'un regard où une haine profonde et une crainte certaine laissaient voir son état d'âme. Le sang s'écoulait rapidement, mais il semblait que l'homme n'avait pas dit son dernier mot. Avant qu'il ne s'en prenne à nouveau à elle, Maybel sorti en trombe de la chaumière, l'arme toujours à la main, le violeur à sa suite. Elle était à la lisière de la forêt lorsqu'il agrippa finalement sa tunique et réussit à l'arrêter dans sa course et la projeter au sol avant de s'étaler de tout son long par terre. Il rampa jusqu'à elle et s'apprêtait à lui assener un violent coup de poing lorsqu'elle lui enfonça à nouveau le poignard dans la chair, au niveau du ventre.
- C'est à mon tour d'être le bourreau, se contenta-t-elle de dire alors que l'homme, sans avoir réussis à lui donner sa correction, s'effondrait d'un bloc dans une marre de sang.
La jeune femme demeura de longues minutes sans bouger, assise près du cadavre, avant d'éclater en sanglots amers. Elle avait tué. Elle avait enlevé la vie. Jamais, de toute sa vie, elle n'aurait cru être capable d'un acte aussi barbare. Pourtant, au creux d'elle même, elle aurait pu jurer qu'elle y était prédestinée. Et étrangement, malgré les larmes, elle ne se sentait point mal d'avoir commis un acte si horrible. Non. Elle en était soulagée. C'était elle qui menait. Elle avait gagné. C'était son jeu désormais, et quiconque tenterait de s'interposer sur son chemin en payerait le prix fort. Le soleil était encore bien loin sous l'horizon et la belle en profita pour allumer un feu près de la chaumière après avoir subtilisé argent, armes et nourriture. Réalisant peu à peu à quel point elle avait une certaine emprise sur le vent, elle se concentra afin que celui-ci se dirige vers la chaumière. Quelques instants plus tard, le tout était en flammes, ses occupants endormis brûlés vifs. Peu lui importait d'entendre les hurlements de souffrance. Elle aussi avait souffert. Les autres pouvaient bien endurer l'enfer.
La créature erra pendant des mois, parcourant Enkidiev, prenant peu à peu conscience de ses pouvoirs. Elle n'avait plus ni famille – famille qui l'avait laissée aux mains hideuses de cet affreux monstre- ni attache. Forgeant peu à peu son caractère intransigeant, elle devint, au fil des mois, une demoiselle au coeur pourri et sombre. Elle se fit ici et là quelques contacts, sur lesquels elle utilisa ses charmes afin de soutirer de l'information afin de connaître où et comment elle pourrait apprendre à perfectionner la grande force magique qui sommeillait en elle.C'est à Argent qu'elle rencontra enfin une vieille femme qui, avec son époux et contre une importante somme, accepta de l'emmener sur le continent Noir, pour lequel elle fini par vouer une véritable fascination. Pauvres, ils avaient du mal à nourrir sa famille et Maybel réussit, au prix de nombreux efforts, à les amadouer. Lorsqu'elle fut arrivé à destination, elle laissa les deux autres partir, non pas par pitié, mais par épuisement. Non, elle n'avait plus d'énergie à dépenser pour tuer de simples humains... elle se devait d'être des plus performantes lorsqu'elle se présenterait à l'Empereur.
Au prix de nombreux efforts, la jeune femme fini par se tailler une place de choix au sein de l'Empire, tant par sa personnalité que par ses convictions et pouvoirs. À vingt-trois ans, elle est aujourd'hui sorcière à la solde de l'Empire Noir. Pourtant, tenez vous le pour dit: malgré sa fragilité, elle est plus que dangereuse et elle demeurera jusqu'à sa mort au service de celui qui lui a permis d'exploiter son potentiel comme nul autre n'aurait pu le lui permettre.
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Dim 1 Mai - 14:04
